Se faire un tatouage est une décision qui nécessite beaucoup de réflexion : quel design choisir, à quel endroit du corps le faire et quel est le budget que l’on est prêt à dépenser. Mais maintenant, une nouvelle étude apporte un élément de plus à considérer avant de franchir le pas : l’impact à long terme que cela pourrait avoir sur la santé.
Des scientifiques de l’Université du Sud du Danemark et de l’Université d’Helsinki ont étudié les effets des encres de tatouage, révélant que certaines particules peuvent migrer de la peau vers les ganglions lymphatiques, ce qui pourrait avoir des conséquences préoccupantes pour la santé. L’étude a analysé des données de paires de jumeaux et a trouvé que ceux qui ont des tatouages sont diagnostiqués plus fréquemment de cancer de la peau et de lymphome par rapport à ceux qui n’en ont pas.
Une étude révélatrice
Les conclusions de cette recherche ont été publiées dans le prestigieux BMC Public Health, après avoir analysé 316 jumeaux danois, dont la moitié avait des tatouages. L’analyse était basée sur une enquête large qui a examiné les habitudes de tatouage de 5 900 jumeaux, réalisée en 2021.
Lorsque l’encre d’un tatouage est injectée dans la peau, certaines particules peuvent être absorbées par les ganglions lymphatiques, qui sont cruciaux pour la production de cellules immunitaires et la filtration de substances nocives.
Les chercheurs craignent que l’encre puisse provoquer des inflammations chroniques dans ces ganglions, ce qui pourrait, avec le temps, déclencher une croissance anormale des cellules et augmenter le risque de cancer.
Bien que cette hypothèse nécessite plus de recherches pour être confirmée, les données actuelles suggèrent que le corps pourrait percevoir l’encre comme une substance étrangère, ce qui exigerait un effort accru du système immunitaire et lymphatique, affaiblissant ainsi les ganglions lymphatiques.
La taille compte
La relation entre les tatouages et le cancer est encore plus évidente chez ceux qui ont des grands tatouages, définis dans l’étude comme ceux occupant plus d’un palme de peau. L’incidence de lymphome chez les personnes ayant des tatouages de grande taille est presque trois fois plus élevée que chez celles qui n’ont pas de tatouages.
Plus le tatouage est grand et plus il est présent dans le corps depuis longtemps, plus il y a d’accumulation d’encre dans les ganglions lymphatiques, ce qui pourrait faciliter l’inflammation.
Il est important de souligner que l’étude de la relation entre l’encre de tatouage et le cancer est compliquée, car ces maladies peuvent mettre des années à se développer. Ainsi, l’exposition à l’encre dans la jeunesse pourrait entraîner une tumeur des décennies plus tard, ce qui rend difficile d’établir un lien direct entre cause et effet. Cependant, les scientifiques ont trouvé une corrélation claire entre la fréquence des diagnostics de cancer et les motifs de tatouages.
À mesure que d’autres études sont réalisées, il sera crucial de comprendre l’impact des tatouages sur la santé à long terme et comment l’encre de tatouage affecte le fonctionnement des ganglions lymphatiques.