Le 24 août de l’an 79 apr. J.-C., le Mont Vésuve a érupté, ensevelissant les villes de Pompéi et d’Herculanum sous un manteau de lave et de cendres. Cette catastrophe, bien que dévastatrice, a préservé une richesse de matériaux organiques, y compris des papyrus, qui ont survécu jusqu’à nos jours dans un état remarquable. Parmi eux, un papyrus carbonisé a pris de l’importance après la découverte de cinq mots grecs, grâce à une utilisation innovante de l’intelligence artificielle.
Une découverte inattendue qui éclaire le passé
Ce papyrus, trouvé dans ce que l’on appelle la Villa des Papiers, a été l’objet d’étude depuis sa découverte entre 1752 et 1754. L’IA a permis d’analyser ce texte sans l’ouvrir, ce qui représente une avancée significative dans la conservation des artefacts historiques. Les mots révélés incluent des termes tels que “fou” (ἀδιάληπτος), “peur” (φοβ), “dégoût” (διατροπή) et “vie” (βίου), ce qui suggère un lien avec un texte du philosophe Philodème de Gadara, un penseur épicurien du Ier siècle av. J.-C.
La technologie au service de l’histoire
La découverte a été rendue possible grâce au Vesuvius Challenge, un projet qui invite des chercheurs du monde entier à innover dans la lecture des papyrus d’Herculanum. Cette méthode combine des images haute résolution et l’apprentissage automatique, utilisant un synchrotron, un accélérateur de particules qui génère des rayons X de haute énergie. Cela permet de détecter des variations dans la densité du papyrus, révélant des motifs invisibles à l’œil nu.
La combinaison de l’IA et de la technologie avancée a non seulement permis la découverte de ces mots, mais ouvre également la porte à de futures recherches sur d’autres textes anciens qui restent cachés sous des couches de cendres. Cette technique élimine la nécessité de méthodes invasives qui ont causé la perte de matériel précieux dans le passé.