Le 24 octobre 1929 est une date qui est restée gravée dans la mémoire collective, car elle a marqué le début de la Grande Dépression, la crise économique la plus sévère que le capitalisme ait connue. Ce krach de la Bourse de New York a non seulement affecté les États-Unis, mais a également eu des répercussions mondiales qui ont duré jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Au milieu de ce chaos, le président américain de l’époque, Herbert Hoover, a tenté de mettre en œuvre plusieurs mesures pour atténuer les effets de la crise. Cependant, l’une de ses stratégies les plus controversées fut la Loi tarifaire Smoot-Hawley, signée le 17 juin 1930. Cette tentative de protéger la production nationale en augmentant les tarifs sur les produits importés a abouti à un désastre économique.
Les conséquences de la Loi Smoot-Hawley
L’idée derrière cette loi était simple : protéger les agriculteurs et l’industrie locale de la concurrence étrangère. Cependant, ce qui s’est passé, c’est que les pays touchés ont répondu par des tarifs de rétorsion, ce qui a conduit à une chute drastique du commerce international. En effet, les exportations des États-Unis se sont effondrées de 61% entre 1929 et 1933, tandis que le chômage s’envolait de 8% à 25%.
Les tarifs ont augmenté, en moyenne, de 20% sur plus de 20 000 produits importés. Certains ont atteint jusqu’à 60%. Des pays comme le Canada et la France ont également mis en œuvre des tarifs en réponse, intensifiant encore la récession mondiale.
Aujourd’hui, cette histoire résonne avec les politiques tarifaires qui ont été présentées ces dernières années, notamment sous la présidence de Donald Trump. Bien que les conditions économiques soient différentes et que nous ne soyons pas face à une Grande Dépression, l’introduction de tarifs sur des produits en provenance de pays comme l’Espagne et la Chine a suscité des craintes similaires : cela pourrait-il déclencher une nouvelle crise ?
Certains économistes ont exprimé leur inquiétude, soulignant que les tarifs pourraient non seulement faire grimper les prix, mais aussi provoquer une augmentation du chômage. La peur d’une guerre commerciale a déjà conduit les marchés boursiers à réagir par des baisses significatives.
Un écho du passé
L’histoire nous enseigne que les décisions économiques doivent être prises avec prudence. La Loi Smoot-Hawley, loin d’être une solution, a exacerbé la crise et a conduit à une plus grande intervention gouvernementale dans l’économie, quelque chose qui s’est finalement matérialisé avec le New Deal de Franklin D. Roosevelt.
Aujourd’hui, malgré les différences contextuelles, les échos du passé suggèrent qu’une leçon de l’histoire pourrait être précieuse. L’histoire a tendance à se répéter, et souvent de manières surprenantes. Actuellement, il est crucial d’observer comment ces politiques tarifaires se développent et si nous apprendrons réellement des erreurs du passé.