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Découverte d’un papyrus de la Rome antique révélant un scandale fiscal surprenant

29 avril, 2025

Un ancien papyrus de 1,9 millénaire refait surface et raconte un procès pour fraude fiscale dans l’Empire romain, rempli d’intrigues et de tactiques juridiques.

Dans un tournant inattendu de l’histoire, un papyrus de 1,9 millénaire a été découvert dans une grotte de Judée, révélant les coulisses d’un procès pour fraude fiscale dans la Rome antique. Comme s’il s’agissait d’un scénario de film, le document relate une intrigue de falsification de documents, d’évasion fiscale et de vente frauduleuse d’esclaves, le tout dans un contexte d’intense activité politique.

Cette découverte, cataloguée comme le document le plus long de son genre dans la région, avait été oubliée pendant des années, erronément classée comme appartenant aux Nabatéens. La professeure Hannah Cotton Paltiel l’a redécouverte en organisant des papyrus dans le laboratoire de l’Autorité des Antiquités d’Israël. Son exclamation en le voyant, “Pour moi, c’est du grec !”, a marqué le début de l’intérêt pour ce récit fascinant.

Les protagonistes du scandale

Le papyrus, connu sous le nom de P. Cotton, documente les notes des promoteurs romains qui préparaient un procès contre Gedaliah et son complice Saulos. Gedaliah, un citoyen romain avec un passé criminel obscur, et Saulos, le cerveau derrière l’opération, orchestreraient un schéma pour échapper aux griffes du fisc romain. Ensemble, ils falsifiaient des documents simulant la vente et la libération d’esclaves, une affaire qui, curieusement, ne semblait pas lucrative.

La raison de leurs efforts pourrait être liée à un objectif plus sinistre, comme le trafic d’êtres humains ou l’accomplissement d’un devoir religieux de sauver leurs coreligionnaires asservis. Les promoteurs ne se sont pas contentés d’accumuler des preuves ; ils ont même élaboré des transcriptions d’audiences anticipant les possibles défenses des accusés, montrant une minutie digne d’un drame judiciaire contemporain.

Le procès a eu lieu entre 129 et 130 apr. J.-C., dans une période troublée pour la région, marquée par la récente révolte de la diaspora juive. Les autorités romaines, suspectant des activités rebelles, voyaient en Gedaliah et Saulos une possible connexion avec les conspirations menaçant la stabilité de l’Empire.

L’histoire devient encore plus intrigante lorsque l’on considère que, peu après le procès, éclaterait la troisième guerre judéo-romaine, également connue sous le nom de révolte de Bar Kochba. Anna Dolganov, l’une des chercheuses ayant participé à l’étude du papyrus, souligne que bien qu’il ne soit pas possible de confirmer si les accusés étaient impliqués dans la révolte, l’atmosphère de tension de l’époque est palpable dans le document.

Ce papyrus n’est pas seulement un témoignage d’une affaire légale, mais il reflète également la capacité de l’État romain à réguler des transactions privées même dans les régions les plus éloignées de l’empire. Les peines pour les délits étaient sévères, allant du travail forcé à la redoutée damnatio ad bestias, où les condamnés étaient jetés aux bêtes féroces devant un public attentif.

L’enquête, qui a rassemblé une équipe internationale d’experts, a été publiée dans la revue académique Tyche. Selon l’archéologue Avner Ecker, cette affaire juridique est l’une des plus documentées de la Judée antique, juste après le célèbre procès de Jésus de Nazareth.

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